De certaines obligations matrimoniales à l’épreuve du mariage polygamique au Sénégal

SOW Léna

Thèse de Droit Privé et Sciences criminelles

Direction :

  • Guillaume KESSLER

Année de soutenance : en préparation

De la bible à l’islam en passant par la Grèce, promenade à travers le monde et où l’amour existe, la polygamie, institution, vielle comme le monde, reste toujours d’actualité. L’institution de la polygamie pose un problème quant au respect de certaines obligations matrimoniales, puisque dans une parfaite égalité, les époux se doivent fidélité, secours, assistance, et aide conjugale. Ils s’obligent aussi à une communauté de vie. Toutefois, ces obligations conjugales classiques semblent être en perte de valeur intrinsèque.

La reconnaissance de la faculté de contracter plusieurs unions matrimoniales à l’homme, mais pas à la femme, rompt l’égalité entre les époux. Dans le cas où le mariage n’est plus conçu sous la forme monogamique, mais plutôt suivant un schéma polygamique, la réciprocité des obligations matrimoniales ne peut pas être attendue, étant donné qu’il n’y a plus seulement un homme marié à une femme, mais un homme matrimonialement engagé avec plusieurs femmes à la fois.

Bien que la fidélité, l’assistance, l’entretien, les charges du ménage, soient au cœur des préoccupations des couples polygamiques, ils n’ont été élevés au rang de devoir qu’entre époux. Le fait que ces obligations, qui demeurent une contrainte, ne soient qu’un devoir entre époux ne participe pas à leur essor. Déjà limitées dans leur domaine d’application, surtout, elles s’affaiblissent au fur et à mesure des interventions législatives et jurisprudentielles.

Dans cet esprit, le but de cette thèse est de consolider la théorie et les approches existantes sur la question des obligations matrimoniales de l’homme polygame et de pousser le débat au-delà des analyses strictement techniques du droit positif, comme cela est souvent proposé par les auteurs juristes des pays. Mais aussi d’avoir une lecture de ces obligations et l’ordre public international à travers le prisme des sanctions.

Mots clé : obligations matrimoniales, polygamie, mariage, droit, famille

From the Bible to Islam, passing through Greece, walking through the world and where love exists, polygamy, an institution as old as the world, is still relevant. The institution of polygamy poses a problem as regards the respect of certain matrimonial obligations, since in a perfect equality, the spouses owe each other fidelity, help, assistance, and conjugal aid. They also owe each other a community of life. However, these classical conjugal obligations seem to be losing their intrinsic value.

The recognition of the faculty of contracting several matrimonial unions to the man, but not to the woman, breaks the equality between the spouses. In the case where marriage is no longer conceived in a monogamous form, but rather according to a polygamous scheme, reciprocity of matrimonial obligations cannot be expected, since there is no longer only one man married to one woman, but one man matrimonially committed to several women at the same time.

Although fidelity, support, maintenance, and household responsibilities are central to the concerns of polygamous couples, they have only been elevated to the status of duties between spouses. The fact that these obligations, which remain a constraint, are only a duty between spouses does not contribute to their development. Above all, they are already limited in their field of application and are weakened by legislative and jurisprudential interventions.

In this spirit, the purpose of this thesis is to consolidate existing theory and approaches to the question of the matrimonial obligations of polygamous men and to push the debate beyond the strictly technical analyses of positive law, as is often proposed by legal writers in other countries. But also to have a reading of these obligations and the international public order through the prism of sanctions.