Jurisprudence – Revue Critique

  • Création : 2010
  • Fondateurs : Vincent FORRAY, Alexandre GUIGUE, Geneviève PIGNARRE, Sébastien PIMONT
  • Conception : Catherine BRUN
  • Édition : Université Savoie Mont Blanc
  • Distribution : Lextenso Éditions

Jurisprudence – Revue Critique est une revue académique publiée annuellement avec le soutien du centre Favre. Son ambition est de donner accès aux différentes manières de penser le droit et la justice dans un environnement mondialisé.

Il existe de nombreuses et prestigieuses revues juridiques. Celle-ci voudrait trouver sa place en contrepoint. Son ambition est de faciliter l’accès à la culture des juristes, aujourd’hui négligée, parfois méprisée, souvent reléguée à peu de choses. Son nom, « Jurisprudence, Revue critique », appelle une explication.

Sur le site Internet de de lgdj (librairie juridique).

En son sens premier, la jurisprudence est le nom de la science du droit et désigne l’œuvre des jurisconsultes ; le droit comme savoir. En Italie, l’endroit où l’on enseigne le droit, le savoir des juristes, s’appelle d’ailleurs une faculté de « jurisprudence ».

En Allemagne, le mot renvoie à la science du droit (Rechtwissenschaft), comme en Angleterre ou aux États-Unis où la « jurisprudence » est « la science, la théorie ou la philosophie du droit ». En France, au tournant des deux siècles précédents, la doctrine a, jouant habilement avec le mot, quasiment exclu ce sens de la jurisprudence pour en préférer un autre : la collection concordante des solutions des arrêts des juridictions suprêmes (la jurisprudence des arrêts, usus fori), la solution généralement donnée par les tribunaux à une question de droit. sens du mot à l’autre, la chose est-elle si différente ? Les définitions en usage le suggèrent : la doctrine n’est pas la jurisprudence. Inéluctable en apparence, une telle distinction n’est pourtant pas sans faille. En cette jurisprudence-là, il y a encore la marque des auteurs ; le juge n’offre que des matériaux bruts ; les commentateurs travaillent les attendus jusqu’à dégager des principes, puis construisent des théories générales ; et à leur tour, celles-ci nourrissent l’argument des juristes, puis le corps des jugements.

Science ou art, le droit comme jurisprudence est un savoir. L’affirmation suggère une rupture. Le droit n’est pas seulement le droit positif, valide ou en vigueur ; il n’est pas non plus naturel, en devenir ou préférable. Mesurée, la rupture n’est qu’une redécouverte ; pendant longtemps le droit ne fut que cela, jadis, lorsqu’il s’appelait jurisprudence.

Conçu comme un savoir, le droit puise sa source immédiate dans des livres. Simple discours, il prête plus facilement le flanc aux critiques ; il n’est plus « positif », sans aucune prétention à être vrai ; fruit de l’histoire, il est relatif. L’idée d’un autre droit, d’autres droits, devient possible à penser. Le droit n’attend pas la règle édictée ou la décision rendue pour s’activer. Ainsi conçu, il vient nourrir les argumentations soutenues demain devant le juge. Science pratique, le savoir juridique connaît une fin qui lui est propre : permettre la réalisation des intérêts qui s’affrontent dans une société ou devant un juge.

L’activité de transmission du savoir juridique -l’enseignement du droit- n’échappe pas à la critique. Les méthodes d’enseignement doivent aussi être discutées.

Publications depuis 2010

  • Collectif
  • Sous la direction de Motahareh Fathisalout-Bollon
  • Éditeur : Presses Universitaires Savoie Mont Blanc
  • ISBN : 978-2-37741-068-2
  • Parution : 15/02/2022

Résumé

Les lecteurs trouveront au sommaire de ce numéro un ensemble d’études qui accompagnent ou poursuivent les réflexions partagées lors la journée d’étude À propos des méthodes de la recherche juridique, discours théoriques et récits d’expériences, qui s’est tenue à Chambéry le 8 juin 2017.
Les contributions abordent la question des méthodes mobilisées dans un travail de recherche en droit. Elles se donnent pour objet de discuter un certain nombre de propositions méthodologiques susceptibles de s’appliquer à la recherche en droit. Pour ce faire, elles interrogent des discours englobants et théoriques. Elles offrent aussi une place à des récits d’expérience, qui donnent à voir la mise en oeuvre concrète de démarches raisonnées au service d’un but.
La partie Varia est l’occasion de découvrir deux textes qui font de la critique du droit un moyen de résistance.

Motahareh Fathisalout-Bollon est enseignante-chercheure à l’Université Savoie Mont Blanc, où elle s’attache à étudier le renouvellement du droit civil sous l’influence des technologies de l’information et de la communication. Ses travaux, qui s’inscrivent dans le domaine du droit des obligations en général, en droit de la consommation ainsi qu’en droit humain selon une perspective critique, s’attachent à analyser les déterminations politiques, philosophiques et économiques des discours juridiques.

  • Collectif
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-37741-000-2
  • Parution : Juin 2020

Résumé

Nous publions dans ce numéro de Jurisprudence – Revue critique des textes qui accompagnent ou qui prolongent les réflexions partagées lors de deux séminaires tenus, pour l’un, à l’Université McGill et, pour l’autre, à l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne : Le livre à venir dans les Facultés de droit et La forme et le sens – Dire, écrire, interpréter le droit.

  • Collectif
  • Sous la direction de Julie Saada, Mikhaïl Xifaras
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-919732-69-2
  • Parution : février 2017

Résumé

Nous sommes heureux de présenter aux lecteurs et lectrices de Jurisprudence – Revue critique un numéro spécial intitulé « Le droit, entre théorie et critique », sous la direction scientifique des professeurs Julie Saada et Mikhaïl Xifaras. L’ouvrage prend la suite des réflexions développées par les quatorze contributeurs et contributrices lors d’un colloque international qui s’est tenu à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’École de droit de Sciences Po et qui portait sur le même thème.

Le livre propose un croisement des diverses approches théoriques qui ont en commun de développer une connaissance critique des phénomènes juridiques. Critique interne du droit, critique externe ou critique totale se déploient dans les textes d’éminents penseurs contemporains dont Jurisprudence – Revue critique est honorée de contribuer à diffuser la réflexion.

  • Collectif
  • Sous la direction de Jean-François Dreuille
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-919732-40-1
  • Parution : janvier 2016

Résumé

Le colloque organisé par le CDPPOC en collaboration avec l’Institut Rhône Alpin de Sciences Criminelles (IRASC) à Chambéry les 12 et 13 décembre 2013 avait pour objet principal d’interroger un syntagme qui se situe au carrefour du droit et de la politique, mobilisant les dialectiques du commun et de l’exception et, à travers elle, celle de la vie et de la mort, il est nécessaire de le confier aux juristes, historiens, philosophes, sociologues, sémiologues, linguistes et à tous ceux qui cultivent l’art délicat de la transgression des frontières disciplinaires. Le syntagme droit pénal de l’ennemi offre la possibilité de penser l’orientation et les enjeux de la législation criminelle contemporaine. La catégorie élémentaire du pénal se trouve contenue par deux autres catégories qui procèdent du droit et de la politique. Prisonnier des vocables droit et ennemi, le pénal est de nouveau confronté à une interrogation qui semble accompagner les époques à haute densité politique.

  • Collectif
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-919732-39-5
  • Parution : décembre 2015

Résumé

Les lecteurs trouveront au sommaire de ce cinquième volume de notre collection plusieurs textes consacrés à l’esthétique du droit, la philosophie juridique critique et la culture littéraire du droit. Ils y trouveront aussi les actes d’un séminaire portant sur « Les modes de formalisation du droit européen », ainsi qu’une chronique des idées qui les fera rencontrer quelques thèmes innovants tels que celui des flux normatifs, de la tradition talmudique et du corps utopique, et croiser quelques grands personnages parmi lesquels, Lacan Lyotard, Foucault, Bobbio et Paul Amsélek.

  • Collectif
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-919732-13-5
  • Parution : septembre 2013

Résumé

Nous proposons à nos lecteurs un numéro spécial consacré à la médiation. Il contient les actes du colloque Revisiter les relations entre justice étatique et médiation, un enjeu de société, qui a eu lieu à Paris les 6 et 7 juin 2010, avec le soutien de la Mission de Recherche Droit et Justice. Gilda Nicolau a assumé l’édition scientifique de l’ouvrage qui a bénéficié de l’aide de l’Université Paris I Panthéon – Sorbonne.

Les textes publiés ne limitent pas le propos à l’exploration d’un phénomène institutionnel. Tout le champ conceptuel de la médiation est traversé. De jeunes auteurs, des auteurs dont les travaux font déjà autorité, ainsi que des acteurs de la médiation se sont engagés dans l’écriture. Il se dévoile, au fil de leurs textes, la force critique de la médiation. On discerne une pratique de la justice qui questionne le jugement et la norme ; qui questionne aussi la constitution du savoir juridique. On entrevoit un état de droit qui diffère l’exercice du pouvoir coercitif. Voici, en somme, un travail qui « donne à penser ». Nous sommes heureux que les pages de Jurisprudence – Revue critique en soient l’intermédiaire.

  • Collectif
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-919732-10-4
  • Parution : décembre 2012

Résumé

Cette troisième livraison de Jurisprudence – Revue critique privilégie le questionnement.
Et si la philosophie commence par une question, il s’agit du numéro de notre revue le plus proche de la perspective philosophique.

Première question : le droit / la justice. Les juristes et ceux qui réfléchissent à la justice, sous toutes ces formes théoriques et pratiques, peuvent-ils dialoguer ? Ou bien la rupture entre le discours juridique et l’argument de justice, si évidente dans nos facultés, est-elle irrémédiable ? Voici qui formait la trame du troisième séminaire organisé par JRC à la Faculté Paul Cézanne Aix-Marseille III il y a un peu plus d’un an et dont les actes sont maintenant publiés. On trouvera des réflexions de juristes, philosophes, et économistes qui amorcent une rencontre des savoirs.

Parmi les autres questionnements explorés dans cette livraison : qu’est-ce que le cinéma dit aux juristes ? le droit a-t-il à voir avec le développement (il y a des « pauvres en droit ») ?  Que vaut le droit de l’ennemi  pour notre droit ?

On croisera discrètement dans la revue, parmi les philosophes, Kant, Derrida, Heidegger, Horkheimer, Aristote et Rawls.
Une autre question, lancinante quoi qu’implicite, traverse la revue : avons-nous, nous les juristes,  droit aux autres avoirs ?

  • Collectif
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-915797-97-8
  • Parution : septembre 2011

Résumé

« Le genre, une question de droit » est le thème abordé par sa seconde livraison qui rassemble les actes d’un colloque international organisé le 24 juin 2010 à l’Université Paris I et les contributions au projet interdisciplinaire de recherche mené pendant l’année 2010 « Regards croisés sur le droit et le genre : (dé) construction et mobilisation de la norme juridique ».

Ce numéro est l’un des premiers ouvrages publiés en français confrontant aussi largement les études sur le genre et le droit (sa pratique et ses théories). Il se fait l’écho de débats, présente des controverses, parfois initiées aux États-Unis, auxquels les juristes français ne peuvent pas, aujourd’hui, échapper. Les questions de l’appréhension juridique des violences sexuelles, des critiques féministes de la loi, du genre du droit français, sont désormais dans le débat public, autant qu’elles alimentent les prétoires. Il est possible que la France soit, en ce moment ou très bientôt, le théâtre d’une « sex war » juridique.

Les lecteurs trouveront aussi, dans la partie varia, des articles consacrés à d’autres questions.

  • Collectif
  • Sous la direction de
  • Éditeur : Université de Savoie
  • ISBN : 978-2-915797-60-2
  • Parution : mars 2010

Résumé

On trouvera ainsi dans ce premier numéro : un article inédit en français de Hans KELSEN (« Problèmes fondamentaux de la théorie juridique de l’État développés à partir de la théorie de la proposition juridique », 1923) ; un article inédit en français de D. KENNEDY, professeur à Harvard, fondateur du mouvement Critical Legal Studies (« Une alternative phénoménologique de gauche aux théories de l’interprétation de Hart et Kelsen »). On trouvera aussi une chronique des idées à vocation didactique et critique. Y figurent notamment une étude sur un auteur anglais incontournable mais peu lu en France, John Austin, et une importante analyse de la littérature américaine consacrée au droit de l’Union européenne.

La revue entend aussi s’inscrire dans les controverses actuelles qui divisent le monde académique. Elle publie ainsi un débat sur l’enseignement du droit au début du 21ème siècle. Ce débat permettra au lecteur de découvrir les méthodes d’enseignement pratiquées dans certaines universités du monde (Canada, États-Unis, Brésil, Espagne, Allemagne, Suisse…etc.). Elle aborde aussi une question sensible en France : celle de la concurrence dans l’enseignement du droit. A ce propos, le lecteur pourra se forger une opinion en lisant l’article de C. JAMIN (directeur de l’École de droit de Sciences po) relatif à la polémique suscitée par l’arrêté du 21 mars 2007 (autorisant les étudiants diplômés de Science-po à présenter l’examen d’entrée aux école des avocats). Enfin, plusieurs contributions sont consacrées aux relations complexes entre l’enseignement et la recherche, entre l’enseignement et la pratique. D’une façon plus générale, la politique éditoriale de la revue fait une large place à des courants de pensée peu diffusés, et donc peu discutés, en France aujourd’hui : les travaux de l’école historico-comparative qui se construit dans le sillage de l’Europe institutionnelle ; les études critiques développées aux États-Unis, notamment.