Date : jeudi 18 novembre 2021 – 13h/15h30
Lieu : campus de Jacob-Bellecombette – Amphithéâtre 2
Gratuit, accessible à tous et toutes
Miroir d’une nation. L’École Nationale d’Administration – De Gérald Caillat sur un texte de Pierre Legendre – 2000
« Un style d’emballage du pouvoir », « une foi dans l’administration, de type catholique », « le pays inventeur du mot bureaucratie » : le travail de dévoilement des fondements de l’État français moderne opéré par Pierre Legendre, notamment dans ce documentaire, dépasse l’actualité de la « vraie/fausse disparition » de l’École Nationale d’Administration. « Une société toujours se maquille, d’un discours d’emballage et des images qui la font marcher. A y regarder de près, sans unité géographique ni de peuplement, la France est un arrangement censé tenir debout par la vertu égalitaire, mais qui, si vous soulevez cette croûte, laisse voir d’autres ressorts que celui-là. Dans cette composition, fabriquer des fonctionnaires a joué le rôle – comment dirais-je, d’une vérité transcendantale. Il y a du religieux là-dedans, dans le tréfonds, et pour cause. » On ne saurait mieux dire que ce documentaire dépasse le sujet de la simple réussite personnelle de bons élèves. Ou celui de la nature du Conseil d’État, « l’un des piliers qui fait tenir l’édifice ». Et qu’il nous questionne toutes et tous sur notre relation à l’autorité publique.
Cette séquence propose le visionnage du second documentaire (sorti en 2000) réalisé par Gérald Caillat à partir d’un texte de Pierre Legendre, grand historien du droit, agrégé de droit romain, psychanalyste et fondateur de « l’anthropologie dogmatique ». Elle fait suite à la projection l’année dernière du premier documentaire des deux auteurs, La fabrique de l’homme occidental (1996), film assez saisissant mais sans doute plus déconcertant sur les fondements du droit privé et de l’insertion dans une société : naître aux autres et à soi-même pour les êtres humains ne se limite pas à sortir du corps des mères mais nécessite d’entrer dans le symbolique qu’une société place face à ce qu’elle comprend, craint, ignore, c’est-à-dire aussi l’inconscient et l’indicible.
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