Cycle de projections-conférences de films documentaires ou de fictions français et étrangers, d’une durée de trois heures (1h30 de projection et 1h30 de cours-compléments-débats)

Date : jeudi 23 septembre 2021 – 13h/15h30
Lieu : campus de Jacob-Bellecombette – Amphithéâtre 1
Gratuit, accessible à tous et toutes

L’école buissonnière – De Jean-Paul Le Chanois – 1949

La liberté ne s’enseigne pas : elle se conquiert. Telle est, dérivée de Jean-Jacques Rousseau, l’une des leçons souterraines et centrales du film de Jean-Paul Le Chanois sorti en salle en 1949 et consacré au travail du grand réformateur pédagogique français du milieu du XXe siècle Célestin Freinet. Coécrit par sa femme, anticipant sur toute l’évolution internationale des droits de l’enfant des décennies suivantes, ce classique continue de nous interroger par de multiples scènes touchantes et fortes sur nos relations croisées au savoir, à l’école, à l’autorité. Grand film politique sur le rôle de l’instruction dans la démocratie, à l’heure des mutations qui traversent notre système scolaire et universitaire, il demeure plus que jamais d’actualité.

+ D’infos :

Débat – Discussions : 04 décembre 2020 / 9h / Sur Zoom
Gratuit, accessible à tous et toutes

Le jeune Karl Marx – De Raoul Peck – 2017

1844, de toute part, dans une Europe en ébullition, les ouvriers, premières victimes de la “Révolution industrielle”, cherchent à s’organiser devant un “capital” effréné qui dévore tout sur son passage.
Karl Marx, journaliste et jeune philosophe de 26 ans, victime de la censure d’une Allemagne répressive, s’exile à Paris avec sa femme Jenny où ils vont faire une rencontre décisive : Friedrich Engels, fils révolté d’un riche industriel Allemand.
Intelligents, audacieux et téméraires, ces trois jeunes gens décident que “les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, alors que le but est de le changer ». Entre parties d’échecs endiablées, nuits d’ivresse et débats passionnés, ils rédigent fiévreusement ce qui deviendra la “bible” des révoltes ouvrières en Europe : “Le manifeste du Parti Communiste”, publié en 1848, une œuvre révolutionnaire sans précédent.

Lien vers le film [cliquez ici]. Il convient de visionner le film avant la séance de débat/discussions.

+ D’infos :

Débat – Discussions : 27 novembre 2020 / 9h / Sur Zoom
Gratuit, accessible à tous et toutes

À l’ombre de la République – De Stéphane Mercurio – 2011

Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté) accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel de contrôle des droits fondamentaux dans les Prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats…

Stéphane Mercurio a suivi une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Evreux, la centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse.

Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au cœur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux.

Lien vers le film [cliquez ici]. Il convient de visionner le film avant la séance de débat/discussions.

+ D’infos :

Débat – Discussions : 20 novembre 2020 / 9h / Sur Zoom
Gratuit, accessible à tous et toutes

La fabrique de l’homme occidental – Un film de Gérald Caillat sur un texte de Pierre Legendre- 2008

Sortir de l’abîme. Le monde doit être mis en scène, en cène, avec des mots. Pour instituer l’humain, il ne suffit pas de naître. Il faut des rites, des danses, des emblèmes. La mise en scène scientifique actuelle n’est qu’une mise en scène, parmi d’autres. De même l’efficiency, la performance, le management. Mais l’Occident se veut le miroir de tout.

A l’heure de la Covid 19 et de sa geste étrange, « l’anthropologie dogmatique » de Pierre Legendre, grand historien du droit, agrégé de droit romain, psychanalyste, permet sans doute de remettre de la distance et de la perspective. Elle est évoquée autant qu’ « invoquée » ou illustrée, pour partie, dans ce documentaire, où s’exprime directement son auteur. On ne résume pas facilement un travail de ce type mais retenons, brièvement, deux raisons d’y porter son regard.

La première est le documentaire de Gérard Caillat, assez étrange et beau, marquant, à coup sûr, par certaines séquences. Le propos de Pierre Legendre dans le film part de ce constat anthropologique : naître pour les êtres humains ne se limite pas à sortir du corps des mères. Même exister pour celle qui vous porte nécessite un acte social, l’acte d’instituer, une « institution », que révèlent et soulignent par l’horreur les drames de « bébés congelés ». Naître aux autres et à soimême nécessite d’entrer dans une société, ce qu’elle place face à ce qu’elle comprend, ce qu’elle redoute, ce qu’elle ignore, l’inconscient, l’indicible.

La « raison » technique ou technologique n’est qu’une théologie parmi d’autres, un discours de foi qui s’est substitué en quelques décennies, comme l’a expliqué Pierre Legendre dans plusieurs de ses travaux, aux montages précédents où s’articulaient et se soutenaient l’un l’autre les discours de Dieu et de l’État. Aux prêtres et aux juristes, grands servants de l’ordre théologicopolitique occidental surgi des ruines de l’Antiquité, se sont substitués les sciences de laboratoire et les techniques communicantes et procédurales du management. Le droit luimême, au lieu d’être dit avec les mots et les rites de la religion, sort de plus en plus des cabinets de consultants et de leurs machines.

La seconde raison, bien entendu, est de découvrir l’œuvre assez inclassable de Pierre Legendre. Une formule, parmi beaucoup de ces citations foudroyantes qu’il affectionne, en résume peutêtre le cœur pour le juriste : le matériau juridique ne relève pas de la pure technique.

Lien vers le film [cliquez ici]. Il convient de visionner le film avant la séance de débat/discussions.

+ D’infos :

Débat – Discussions : 16 octobre 2020 / 9h / Sur Zoom
Gratuit, accessible à tous et toutes

Kemtiyu Cheikh Anta – De Ousmane William Mbaye – 2016

Découvrir la vie et le travail Cheikh Anta Diop ce n’est pas entrer dans un débat « noir-blanc ». C’est découvrir un guerrier de l’esprit, un intellectuel-aigle qui surplombe une époque, qui voit plus loin, qui donne le ton d’un paysage mental. L’indépendance et l’unité du continent africain, l’aliénation culturelle, la connaissance et l’interprétation scientifique et critique de l’histoire des pays et des peuples : aucune des grandes préoccupations qui guident ses premiers écrits dès 1953 n’a disparu de l’agenda. Le plus important, il l’a dit lui-même, n’est pas décider si il avait totalement raison. Mais simplement, lorsque l’on doute, lorsque l’on a envie de mentir, de tordre la vérité, de penser à son exemple, à ceux qui l’ont combattu, à sa fierté et à son humanisme.

Lien vers le film [cliquez ici]. Il convient de visionner le film avant la séance de débat/discussions.

+ D’infos :

Débat – Discussions : 9 octobre 2020 / 9h / Sur Zoom
Gratuit, accessible à tous et toutes

Mouton 2.0 – De Antoine Costa, Florian Pourchi – 2012

Un film qui parle de moutons… mais pas que de cela. Et pas vraiment en fait : plutôt de la relation des humains et des moutons, de ce que les hommes font aux moutons, et les moutons aux hommes, et qui n’est pas seulement, malgré les apparences, de les nourrir…

Il est question de l’introduction de l’obligation de « puçage RFID » des ovins introduit par la législation européenne en 2005, et appliqué en France depuis 2010 (pour les agneaux) et 2014 (pour les ovins et caprins adultes). Et des bergers et éleveurs en lutte contre cette nouvelle obligation et de leurs motifs d’action.

Industrialisation de l’agriculture, dévalorisation du travail et des savoirs paysans, machinisation des êtres vivants, traçabilité sécuritaire et culte de l’innovation : les arguments évoqués parlent cependant de bien autre chose que d’un simple fichier électronique des moutons.

Et bien plutôt, comme le dit le sous-titre, de la volonté de nous mettre à tous « la puce à l’oreille »….

Lien vers le film [cliquez ici]. Il convient de visionner le film avant la séance de débat/discussions.

+ D’infos :

Débat – Discussions : 2 octobre 2020 / 9h / Sur Zoom
Gratuit, accessible à tous et toutes

Punishment park – De Peter Watkins – 2007

Fable politique inspirée par l’application du McCarren Act, une loi d’exception votée en 1970 à la faveur d’une aggravation du conflit au Nord-Vietnam, autorisant à placer en détention « toute personne susceptible de porter atteinte à la sécurité intérieure ». Dans une zone désertique du sud de la Californie, un groupe de condamnés est amené, contre la promesse de leur libération, à traverser le désert à pied, sans eau ni nourriture, pour atteindre le drapeau américain sans être capturés par les forces spéciales armées et motorisées lancées à leur poursuite.

Lien vers le film [cliquez ici]. Il convient de visionner le film avant la séance de débat/discussions.

+ D’infos : références, compléments [cliquez ici]

Projection-débat

Date : 21 novembre 2019 / 12h30 – 15h30
Lieu : Amphi 1 / Campus de Jacob-Bellecombette

Entrée libre

Sacrée croissance ! De Marie-Monique Robin – 2014

Alors que la crise (économique, sociale, écologique) s’installe durablement en Europe et dans le reste du monde, le « retour à la croissance économique » est systématiquement invoqué par les responsables politiques de droite comme de gauche, comme le sésame indispensable qui permettra de sortir du tunnel.

Pourtant, des voix de plus en plus nombreuses sʼélèvent pour réclamer un changement de paradigme, qui permette d’affronter les défis du XXI ème siècle : le réchauffement climatique, l’épuisement des énergies fossiles et des minerais, la réduction de la biodiversité, la crise alimentaire, financière et sociale, etc.

+ D’infos : références, compléments [cliquez ici]

Projection-débat

Date : 07 novembre 2019 / 12h30 – 15h30
Lieu : Amphi 1 / Campus de Jacob-Bellecombette

Entrée libre

La fin de la pauvreté ? De Philippe Diaz – 2009

Avec tant de richesse dans le monde, pourquoi y-a-t-il encore tant de pauvreté ?

S’aventurant au-delà des réponses « populaires » sur les origines de la pauvreté, « The End of Poverty? La fin de la pauvreté ? » se demande si les véritables causes ne viennent pas d’une orchestration des pays riches pour exploiter les plus pauvres, de l’époque coloniale à aujourd’hui. Ce film montre comment depuis cinq siècles, le Sud finance le Nord, d’abord à travers les conquêtes, puis ensuite par le truchement de certaines organisations internationales, en imposant des modèles économiques (FMI, Banque Mondiale, Consensus de Washington, puissance financière de Wall Street…).

+ D’infos : références, compléments [cliquez ici]

Projection-débat

Date : 17 octobre 2019 / 12h30 – 15h30
Lieu : Amphi 1 / Campus de Jacob-Bellecombette

Entrée libre

L’enfant sauvage, de François Truffaut – 1970

François Truffaut tourne en 1969 un film en noir et blanc, L’Enfant sauvage, dont l’intrigue est tirée d’une histoire authentique, celle de « Victor de l’Aveyron », un garçon d’une dizaine d’années retrouvé à l’état sauvage dans une forêt en 1800. C’est la première fois que le cinéaste se met en scène dans un de ses films, en interprétant le rôle du Dr. Itard, jeune médecin-chef de l’Institut des sourds-muets à Paris, qui prend en charge l’enfant pour tenter de le réinsérer dans la communauté des hommes.

+ D’infos : références, compléments [cliquez ici]