Cycle de projections-conférences de films documentaires ou de fictions français et étrangers, d’une durée de trois heures (1h30 de projection et 1h30 de cours-compléments-débats)

16 novembre 2017
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Solutions locales pour un désordre global (2010) de Coline Serreau

Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée. Dans « Solutions locales pour un désordre global » Coline Serreau dépasse la simple dénonciation d’un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, et nous invite à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées tout en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

Le documentaire porte la voix de résistants et amoureux de la terre, comme Pierre Rabhi, Claude et Lydia Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine… Ils sont tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés.

Cette série d’entretiens d’une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.

+ D’infos : références, compléments [cliquez ici]

09 novembre 2017
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Les bureaux de Dieu, 2008, de Claire Simon

Issu d’un travail d’enquête dans les bureaux de plusieurs centres du Planning Familial (notamment de Grenoble), ce film est une œuvre de fiction (au sens où il comporte des personnages et des actrices et acteurs professionnels), en même temps qu’un documentaire (au sens où les situations et une partie des dialogues sont repris de situations réelles observées). Très réussi et parfois troublant, pour les filles comme pour les garçons, il aborde comme peu d’œuvres récentes ont réussi à la faire les questions entremêlées du corps, de la sexualité, de l’amour et du contrôle de la procréation. Chacune et chacun, et à tout âge, s’y trouve interpellé au travers des questionnements de l’un ou l’autre des personnages. Au moment où la liberté et la maîtrise de leur propre corps par les femmes restent ou redeviennent largement contestées, y compris dans les sociétés occidentales, il s’agit d’un film, à nouveau, indispensable.

+ D’infos : historiques, analyse, compléments [cliquez ici]

26 octobre 2017
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

César doit mourir, 2012, de Paolo et Vittorio Taviani

Prison de haute sécurité de la Rebibbia, à Rome. Sur la scène du théâtre de l’établissement, une troupe de détenus de la section « G12 / Haute Sûreté », (principalement composée de délinquants affidés des fameuses Mafia sicilienne, Camorra napolitaine ou Ndrangheta calabraise). Sous les applaudissements nourris du public, la représentation du Jules César de William Shakespeare. Une fois le rideau retombé, les comédiens d’un jour retournent pourtant lentement dans leur cellule. Six mois d’un travail intense réalisé en ce lieu non anodin, depuis le choix des acteurs jusqu’à cette « première » de la pièce, en passant par la douloureuse découverte du texte, viennent de défiler en un instant à l’esprit de chacun des membres de cette singulière troupe théâtrale. Sans porter aucun jugement de valeur sur les protagonistes de l’expérience Paolo et Vittorio Taviani ont ainsi imaginé, puis osé filmer in situ avec l’autorisation de l’administration pénitentiaire, l’élaboration en forme de défi à l’univers carcéral de ce spectacle hors norme. Car tous leurs acteurs sont de vrais détenus « de chair et d’os », purgeant de longues peines, qui découvrent peu à peu par la vertu conjuguée du théâtre et du cinéma comment l’art peut devenir le moyen privilégié « d’évasion » d’un morne quotidien et, le cas échéant, de préparation à une hypothétique réinsertion dans la société.

A l’aide d’une mise en scène rigoureuse et dépouillée, comme d’une image sobre, alternant la couleur et le noir et blanc dans des plans ostensiblement graphiques, les frères Taviani consacrent avec César doit mourir un film ni complètement documentaire, ni ouvertement fictionnel, au processus de réinsertion, de rachat, de reconquête de soi de la part d’hommes condamnés pour de graves crimes. Car ils proposent avant tout au spectateur une réflexion sur l’importance de l’offre culturelle en prison en guise de complément salutaire — au sens de la célèbre formule antique de Juvénal « mens sana en corpore sano » — voire d’alternative à l’exclusivité d’une pratique sportive intensive pour nombre de détenus imaginant trop souvent parvenir à juguler leur désœuvrement morbide par une simple débauche d’énergie physique au bout du compte frustrante. Même si l’un des points faibles du film réside peut-être, de manière paradoxale, dans le fait de ne pas creuser plus profondément encore le thème ambigu du décalage entre le bénéfice de la « libération » mentale offert aux intéressés par la pratique du théâtre en milieu carcéral et la souffrance d’autant plus vive, endurée corrélativement au cours de leur détention par des acteurs amateurs d’un genre aussi particulier, parfois confinés dans cet univers clos depuis de très longues années. Comme le répète d’ailleurs par deux fois Cosimo Rega au début et à la fin du film, le détenu interprétant magistralement le rôle de Cassius, (métaphore « tavanienne » d’une espèce d’alpha et d’oméga de son parcours artistique de rédemption ?) : « Depuis que j’ai connu l’art, cette cellule est devenue une prison » !

+ D’infos : analyse succincte, compléments, au sujet d’expériences de pratique artistique en milieu carcéral [cliquez ici]

12 octobre 2017
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Mission, 1986, Rolland Joffe

Au début du XVIII ème siècle, les frères jésuites, dont l’un des héros du film, Gabriel, ont fondé des « missions » sur les terres des Indiens Guaranis d’Amazonie. Ces établissements mêlent l’évangélisation et la reconnaissance des droits et de la dignité humaine des premiers habitants du continent. A la même époque, dans les mêmes lieux, les royaumes d’Espagne et du Portugal se livrent à une concurrence féroce pour la mise en esclavage et l’exploitation des terres de ces mêmes habitants, dont le second héro du film, Mendoza, aventurier mercenaire.

Palme d’Or au Festival de Cannes.

Acteurs principaux :

  • Robert de NIRO
  • Jeremy IRONS

Pour compléter :

  • Alfred Doblin « Le Tigre Bleu » – Éditions du Livre de Poche. Tiré de sa trilogie « Amazonas »
  • Cabeza de Vaca « Relations de Voyages », Éditions Actes Sud.
  • « L’Utopie » Que sais-je ?

+ D’infos : le metteur en scène, le film et les thèmes qui seront abordés après sa diffusion [cliquez ici]

5 octobre 2017
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Les LIP, L’imagination au pouvoir, 2007, de Christian Rouaud

Documentaire exceptionnel et extrêmement réussi, ce film porte sur un conflit social original, l’un des plus populaires et des plus médiatisés de l’après 1968, le conflit de l’usine LIP à Besançon, capitale, alors, de l’horlogerie française. Leçon d’histoire et de mobilisation politique, ouverture sur le monde des coopératives et de l’entrepreneuriat alternatif, plongée dans les dimensions intimes et genrées du militantisme : les niveaux et clefs de lecture de ce témoignage hors normes sont multiples. Et si nul, jamais, ne ressort indifférent de sa projection, c’est cependant aujourd’hui encore le mot d’ordre bannière de la résistance des 1300 employés qui étonne, irrite, ou interpelle le plus : « On fabrique, on vend, on se paie. C’est possible ». Une autre vision du sens de l’entreprise et du travail que celle qui s’est imposée depuis, en somme.

Parmi les multiples pistes d’approfondissement qu’offre le documentaire, en outre de celles que pourront faire émerger les questions, on privilégiera ici deux grands
thèmes.

Le premier thème consistera à replacer rapidement l’aventure des LIP dans son histoire proche et dans celle, plus longue, des « modes d’action » ou « répertoires d’action collective » selon l’expression du sociologue américain Charles Tilly. A cet égard on évoquera le développement et les usages des deux modes d’action emblématiques du cas LIP que sont la grève et l’occupation de locaux, et plus incidemment les modalités de détournement festifs et conviviaux, dont cet exemple témoigne également.

Pour aller plus loin :

  • Sur le droit de grève aujourd’hui [cliquez ici] et [ici]
  • Sur les « répertoires d’action collective », très pédagogique et bien fait [cliquez ici]

« Vous avez su démontrer une nouvelle fois que si les patrons ne peuvent jamais se passer des ouvriers, les ouvriers peuvent des passer des patrons ! »

La phrase de Georges Séguy, alors secrétaire général de la CGT, reflète moins la position durant le conflit LIP, assez attentiste et gênée, de ce syndicat, que l’une des idées les plus anciennes et tenaces du monde ouvrier européen : le thème de l’autoorganisation du travail. Ce thème peut être rattaché comme on l’évoquera rapidement à la longue histoire des coopératives et du mouvement coopératif. Dès le XIXe siècle, l’idée des coopératives se présente en effet comme celle d’une alternative à la fois au capitalisme et au collectivisme, et elle doit être associée à celles d’associations et de mutuelles. Sa portée est réelle aujourd’hui encore même si ses réussites sont demeurées en définitive assez limitées. Parmi ses objectifs et postulats principaux on retiendra la propriété collective des moyens de production, la démocratie interne (un homme/une femme – une voix), et plus largement la transparence et une vision non hiérarchique. On fera également le lien avec la notion de « l’autogestion », très présente dans les années 1970.

Pour en savoir plus :

  • voir d’abord le grand livre de référence d’André Gueslin, L’invention de l’économie sociale : idées, pratiques et imaginaires coopératifs et mutualistes dans la France du XIXème, Economica, 1987 (2ème édition en 1998).
  • Pour la période actuelle et la France, plus simple et pédagogique, mais juste, parmi beaucoup d’autres [cliquez ici]
    En version plus officielle du mouvement coopératif français [cliquez ici]

+ D’infos [cliquez ici]

21 septembre 2017
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Solaire Made in Africa, 2017, de Malam Saguirou

Après la projection l’année dernière en avant-première du documentaire Kemtiyu, Séex Anta – Cheikh Anta, consacré au grand scientifique sénégalais Cheikh Anta Diop, la Faculté de droit est très heureuse de pouvoir accueillir pour cette rentrée la projection exceptionnelle, en présence du réalisateur, du premier film consacré au physicien nigérien et pionnier méconnu de l’énergie solaire Abdou Moumouni Dioffo. Il s’agit d’une occasion unique de découvrir un aspect ignoré de l’histoire de l’histoire des énergies, de l’Afrique et du monde, et de réfléchir plus largement sur la manière dont nous pouvons tous, individuellement et collectivement, participer aux changements indispensables en la matière.

+ D’infos [cliquez ici]

20 octobre 2016
12h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Kemtiyu, Séex Anta

La Faculté de droit de l’Université Savoie Mont Blanc a eu le plaisir d’organiser deux projections exceptionnelles du premier film documentaire consacré à la vie et à la carrière du célèbre scientifique et universitaire sénégalais Cheikh Anta Diop, en présence des réalisateur-monteur.

Ces projetions ont été une réussite. La richesse des débats a notamment marqué tous les présents.

Produit : avec le soutien de TV5 Monde
Réalisé par : Ousmane William Mbaye
Produit par : Les Films Mame Yande & Autoproduction

+ D’infos : 

  • Page Facebook [ici]
  • Site du réalisateur [ici]