Loyautés radicales. L’islam et les « mauvais garçons » de la nation, par Fabien Truong

Conférence de vie politique comparée
Accessible à tous / Gratuit

Fabien Truong, professeur agrégé et docteur en sociologie, enseignant-chercheur à l’université Paris-8, a travaillé depuis plusieurs années sur le parcours social et scolaire de jeunes filles et garçons issus des départements du nord de Paris. Il est notamment l’auteur de Des capuches et des hommes. Trajectoires de « jeunes de banlieue » (2013) et de Jeunesses françaises. Bac + 5 made in banlieue (2015). Auteur de nombreux articles et interventions [cliquez ici], il a accepté de  venir nous parler de son nouvel ouvrage, très remarqué, Loyautés radicales. L’islam et les « mauvais garçons » de la nation (2017), un ouvrage qui propose une enquête de terrain sur le cheminement de certains jeunes Français vers de nouvelles formes extrêmes de violence politique, et qui offre en parallèle des clefs pour comprendre le sens de l’apaisement que peut procurer la religion musulmane chez ces « mauvais garçons ».

Programme détaillé [cliquez ici]

Date : jeudi 15 mars / 13h30-15h30
Lieu : Amphi 3, campus de Jacob-Bellecombette

Fabien Truong effectuera par ailleurs une séance de présentation/dédicace jeudi soir à partir de 18h à la Librairie Jean-Jacques Rousseau, Chambéry.

Être juré populaire de cour d’assises, par Célia Gissinger-Bosse

Conférence de vie politique comparée
Accessible à tous / Gratuit

Célia Gissinger-Bosse, docteure en science de l’information et de la communication de l’Université de Strasbourg et médiatrice familiale, a obtenu en 2015 le prix de thèse de la Commission Nationale du Débat Public pour son travail sur l’expérience citoyenne des jurys de cour d’assises. L’ouvrage issu de sa thèse vient de paraître, et il constitue une réflexion précieuse sur une institution républicaine peu étudiée, où se croisent et se rencontrent la sociologie du droit et de la justice et la science politique. Nous sommes d’autant plus heureux de l’accueillir que, comme elle nous l’expliquera, elle a mené une partie de son enquête empirique à la cour d’appel de Chambéry.

Programme détaillé [cliquez ici]

Date : jeudi 8 mars / 13h30-15h30
Lieu : Amphi 3, campus de Jacob-Bellecombette

Des langues pour l’Afrique, appartenance nationale et politique linguistique en Afrique francophone, par Jean Derive

Conférence de vie politique comparée
Accessible à tous / Gratuit

Jean Derive, professeur émérite de Lettres et spécialiste de littérature comparée, membre fondateur du laboratoire Langage, Langues et Cultures d’Afrique Noire (LLACAN, UMR 8135), a travaillé de nombreuses années sur les langues, cultures, et fictions écrites ou orales du continent africain. Il est notamment l’auteur, au sein d’une abondante production, de Chanter l’amour en pays dioula (2012) et de L’art du verbe dans l’oralité africaine (2012).

Programme détaillé [cliquez ici]

Date : jeudi 1er mars / 13h30-15h30
Lieu : Amphi 3, campus de Jacob-Bellecombette

La Faculté de droit a accueilli ce printemps, en collaboration avec la Ligue des Droits de l’Homme d’Annecy, une conférence de Diko Hanoune représentant de l’association IRA Mauritanie.

De nombreux participants ont été très touchés par son intervention. Ils seront heureux d’apprendre que le combat judiciaire continue, y compris en France. En effet Une nouvelle plainte a été déposée contre la Mauritanie au Parquet de Paris. Pour consulter le communiqué de presse IRA Mauritanie [cliquez ici]

+ D’infos  :

  • Conférence exceptionnelle organisée en collaboration avec la Ligue des Droits de l’Homme sur le thème du renforcement de la protection des droits de l’Homme sur le continent africain [cliquez ici]
  • Présentation de la Mauritanie [cliquez ici]
  • Deux articles du Monde Afrique sur l’esclavage en Mauritanie [ici] et [ici]

CONFÉRENCE DE VIE POLITIQUE COMPARÉE
30 mars 2017
13h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Christina Hemauer et Roman Keller, artistes-performeurs suisses établis à Zurich, travaillent depuis plus d’une dizaine d’années sur les représentations et les perceptions collectives des questions énergétiques, et notamment des énergies renouvelables.

Leurs réalisations partent du principe que nous sommes déjà entrés dans une ère « postpétrole » (voir par exemple le texte de The Postpetrolistic Internationale sur leur site [cliquez ici]) et elles ont pour objectif de sensibiliser aux interrelations entre énergie(s), pouvoir(s), mémoire collective et actions humaines.

Au sein de leur œuvres remarquables se trouve notamment l’installation réalisée à la Biennale du Caire en 2008 à propos de la toute première grande centrale solaire construite en 1913 par l’Américain Frank Shuman en Egypte, à Maadi [cliquez ici], leur « solar rocket » [cliquez ici], ou End of Life, sur la fin des ampoules à filament [cliquez ici].

Ils nous font le grand plaisir et l’honneur de venir présenter à Chambéry leur saisissant documentaire A Road Not Taken, qui revisite la mémoire et les implications d’un projet précurseur : l’installation de panneaux solaires décidée par le président américain Jimmy Carter en 1979 sur le toit de la Maison Blanche [cliquez ici].

CONFÉRENCE DE VIE POLITIQUE COMPARÉE
23 mars 2017
13h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Conférence exceptionnelle organisée en collaboration avec la Ligue des Droits de l’Homme sur le thème du renforcement de la protection des droits de l’Homme sur le continent africain. Plusieurs intervenants interviendront sous des angles différents mais complémentaires et la conférence se déroulera en deux temps.

Tout d’abord on évoquera le renforcement du cadre juridique de protection des droits humains fondamentaux à l’échelle du continent avec Nacim Harouz, ancien étudiant de la Faculté de droit et actuellement inscrit à l’Institut d’Études Judiciaires, intervenant à la Ligue des Droits de l’Homme d’Annecy pour les demandes d’asile.

Ce cadre juridique international posé on s’intéressera ensuite à l’action de certaines associations issues de la société civile africaine, notamment dans la lutte contre la poursuite de l’esclavage en Mauritanie, avec les interventions de Messieurs Dikou Hanoune et Bandiougou, représentants de l’ONG « IRA Mauritanie » (Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste) [ici]

Le non-respect des droits de l’Homme en matière de liberté d’expression, de liberté de réunion, de libertés politiques et démocratiques conduit enfin, comme on l’évoquera dans un troisième et dernier temps, en se plaçant du côté européen, à l’exil forcé de nombreuses personnes et aux procédures de demande d’asile et d’accueil des réfugiés politiques. On entendra sur ce point le témoignage de Christian Chauvet, ancien président de la section d’Annecy de la Ligue des Droits de l’Homme, qui évoquera le rôle des associations, le suivi des procédures et les missions des différentes autorités publiques.

On terminera par un temps de dialogue ouvert avec l’ensemble des intervenants.

Vidéos des conférences [cliquez ici]

 

CONFÉRENCE DE VIE POLITIQUE COMPARÉE
16 mars 2017
13h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Jean-Claude Zancarini, professeur émérite d’Italien à l’École Normale Supérieure de Lyon et ancien directeur du Laboratoire Triangle, a travaillé depuis de nombreuses années sur les liens entre littérature, langue et politique, notamment dans l’Italie du 16e siècle et chez certains des principaux penseurs de l’État et des idées républicaines modernes. Parmi ses nombreuses réalisations figurent une traduction commentée de référence et sans équivalent, en collaboration avec Jean-Louis Fournel que nous avions eu le plaisir de recevoir l’année dernière, du texte fondamental de Machiavel De Principatibus. Le Prince. C’est sur quelques-uns des enjeux pour notre époque de cette nouvelle traduction, et sur les finalités du comparatisme historique et philologique des diverses versions traduites de cette œuvre fondatrice qu’il nous fera l’amitié d’intervenir.

Outre la version publiée du Prince (première édition 2000, reprise « Quadrige » 2014), on pourra se reporter au site suivant qui présente le projet « HyperMachiavel » [cliquez ici]

« Je ne veux pas que l’on impute à la présomption qu’un homme de bas et infime état ait la hardiesse d’examiner les gouvernements des princes et leur donner des règles ; en effet, de même que ceux qui dessinent les pays, se placent en bas, dans la plaine, pour considérer la nature des monts et des lieux élevés, et que, pour considérer celle des lieux d’en bas, ils se placent hauts sur les monts, semblablement, pour connaître bien la nature des peuples, il faut être prince, et pour connaître bien celle des princes, il convient d’être du peuple. »

Ce texte, écrit en 1513 et publié en 1532, est si célèbre qu’on en oublie de s’interroger sur le rapport de ses diverses traductions avec l’original italien. C’est la raison pour laquelle est publié ici le texte original, établi de manière quasi définitive par G. Inglese, en regard de la traduction de J.-L. Fournel et J.-C. Zancarini, qui retrouve ainsi le rythme si particulier de la prose machiavélienne. L’ensemble est accompagné d’un appareil critique complet.

CONFÉRENCE DE VIE POLITIQUE COMPARÉE
09 mars 2017
13h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Haoues Seniguer, maître de conférences en Science politique à l’Institut d’études Politiques de Lyon et responsable pédagogique de la spécialité « Coopération et Développement Économique au Maghreb et au Moyen-Orient », a consacré sa thèse soutenue en 2012 aux parcours des jeunes activistes islamistes au sein du Parti de la Justice et du Développement au Maroc, des années 1970 à nos jours.

Spécialiste de la sociologie politique des communautés musulmanes et du monde musulman, et notamment des phénomènes de radicalisation, il est l’auteur de très nombreux articles et interventions, dont on pourra retrouver la présentation et les liens sur sa page personnelle du site du Laboratoire Triangle [cliquez ici]. Malgré beaucoup d’autres sollicitations nous sommes heureux qu’il ait bien voulu accepter d’intervenir devant nous et de nous présenter une synthèse de ses recherches sur le thème de « La politisation de l’Islam ».

« Le « communautarisme » est un mot dont les usages relativement récents sont essentiellement politiques et idéologiques. Celui-ci n’est donc pas un concept au sens scientifique du terme. Si la ‘communauté’ est un concept ou un mot volontiers valorisé dans les discours publics, il n’en est pas de même pour le ‘communautarisme’, lequel désigne souvent, explicitement ou implicitement, les dérives présumées de groupes humains, larges ou restreints, en général, et celles des musulmans en particulier, lesquels poursuivraient des desseins séparatistes au sein de la société française. Il s’est progressivement imposé dans les répertoires discursifs des politiques et de certains leaders d’opinion alors même que ses contours ne sont jamais véritablement définis. L’expression, en revanche, qui semble la plus adéquate, et par conséquent beaucoup moins connotée au plan du sens, est ‘imaginaire communautaire’. Celui-ci est activé aussi bien par des hommes ou femmes politiques, notamment lors d’échéances électorales, que par des acteurs sociaux, en particulier des militants musulmans mais pas exclusivement, cherchant à valoriser, voire à essentialiser et à fantasmer, la dimension religieuse des individus au détriment des autres éléments constitutifs de l’être social. »

(Résumé de « Communauté, « communautarisme » et islam en France : y a-t-il un « communautarisme » musulman ? », Droit social, 2015, pp. 664 et ss.)

CONFÉRENCE DE VIE POLITIQUE COMPARÉE
26 janvier 2017
13h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette

Entrée libre

Daniel Ibanez, dirigeant d’un cabinet de conseil et économiste dans le domaine des procédures collectives, s’est intéressé au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin à partir de l’ouverture de l’enquête publique de janvier 2012. Ses recherches l’ont amené à questionner les méthodes d’expertise et de décision actuellement utilisées lors du lancement de grands projets. Après un premier ouvrage remarqué sur le fond du dossier, paru en novembre 2014, il a publié en octobre 2015 une « Lettre au juge administratif » qui interroge, sur la même matière, les divers modes d’interventions hors des cadres procéduraux des autorités publiques. C’est principalement sur ce thème et la question du droit à la critique publique en démocratie qu’il interviendra devant nous.

+ D’infos :

  • On peut voir, sur les principaux éléments soulevés sur le fond du projet, la brève présentation suivante [cliquez ici]
  • Plus longuement, sur les réactions aux interventions de Daniel Ibanez, etc. [cliquez ici]

La Commission a déjà indiqué que le tunnel de base, international, était « éligible d’un cofinancement européen à hauteur de 40 % ». Soit près de 3,5 milliards d’euros sur les 8,5 milliards d’euros (en valeur 2010), estimés pour les 57 kilomètres de la section transfrontalière entre Saint- Jean-de-Maurienne (Savoie) et la région de Suse en Italie. Le reste de la somme est réparti entre l’Italie, 35 % (2,9 milliards), et la France, 25 %, qui devra ainsi débourser 2,1 milliards d’euros, une gageure en temps de disette budgétaire. D’autant que, de part et d’autre du tunnel, chacun des deux pays devra investir de fortes sommes pour assurer les infrastructures d’accès et de liaison locale. Dans un rapport plutôt critique, en novembre 2012, la Cour des comptes notait que « l’estimation du coût global est passée, en euros courants, de 12 milliards d’euros en 2002 à 26,1 milliards, selon les dernières données communiquées par la direction générale du Trésor ». (…) Une chose est sûre : si l’Europe ne finance pas, le projet ne se fera pas. « Il est peu probable que l’Europe dise “jamais”, mais il peut y avoir une révision à la baisse, avec un financement à 20 % seulement ; ou qu’elle renvoie le projet à plus tard », estime Hubert du Mesnil, président de Lyon-Turin Ferroviaire (LTF), qui préfère mettre en avant la dimension environnementale du projet, avec « la réduction de près de 40 % de la part du transport routier dans les Alpes ». Les opposants, eux, continuent de batailler. En décembre 2014, saisi par les députées européennes d’Europe Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi et Karima Delli, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a « ouvert une enquête concernant le projet ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin ». Une petite victoire pour les opposants, probablement insuffisante face à la volonté des deux États de percer le massif d’Ambin.

Extrait du dernier article consacré au sujet par le journal Le Monde, 17/02/2015