Journée mémorielle de la Maison d’Izieu à la Prison de Montluc

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JOURNÉE MÉMORIELLE

Date : vendredi 22 mars 2019

Lieux :

  • Mémorial national de la Maison d’Izieu : située dans le sud du département de l’Ain les bâtiments de cette ancienne colonie de vacances perpétuent le souvenir des 44 enfants juifs et de 7 de leurs accompagnateurs qui y avaient trouvé refuge, raflés en ces lieux le 6 avril 1944 pour être déportés vers les « camps d’extermination » sur ordre de Klaus Barbie, alors chef du service de la Gestapo de Lyon. [ici]
  • Mémorial national de la prison de Montluc : prison militaire lyonnaise d’abord reconvertie en lieu ordinaire de détention des opposants politiques et des Juifs par le régime de Vichy de 1940 à 1943, elle est ensuite réquisitionnée aux mêmes fins par l’occupant nazi de janvier 1943 au 24 août 1944 ; avant que le maître des lieux lors de cette sombre période, soit le « Boucher de Lyon » en la personne de Klaus Barbie, y soit symboliquement écroué à son tour sur décision du Garde des Sceaux Robert Badinter, le 5 février 1983, à l’issue de son expulsion de Bolivie en vue de l’ouverture de son procès pour crimes perpétrés contre l’humanité. [ici]

Vendredi 22 mars 2019, une trentaine d’étudiants de Master et de l’IEJ de la Faculté de droit ont eu l’occasion de participer à une journée mémorielle organisée dans le cadre des activités spécifiques du Master 2 Métiers du Droit et de la Justice par Messieurs Clément Bénelbaz (Maître de conférences en droit public) et Bruno Berthier (Maître de conférences en Histoire du droit et des institutions), avec la participation de Messieurs Domnique Vidaud (Directeur du Mémorial national de la Maison d’Izieu) et Jean-Olivier Viout (Procureur Général honoraire et Président du Conseil d’orientation du Mémorial national de la Prison de Montluc).

La journée a débuté par la visite du Mémorial national de la Maison d’Izieu avant de se poursuivre l’après-midi par celle du Mémorial national de la Prison de Montluc. Les étudiants ont ainsi pris la mesure, dans ces deux lieux emblématiques de l’itinéraire singulier d’un officier SS répondant au nom de Klaus Barbie, du concept de crimes imprescriptibles pour avoir été perpétrés à l’encontre de l’humanité autant que des éléments pratiques de mise en œuvre du premier procès — en tout point hors-norme — relevant en France de ce chef d’accusation, tenu à Lyon du 11 mai au 4 juillet 1987.

Afin de poursuivre la réflexion inhérente au devoir de mémoire, Monsieur Bruno Berthier recommande la lecture de l’ouvrage Les amnésiques de Géraldine Schwarz [ici].  Dans la ville allemande de Mannheim, d’où est originaire son père, Géraldine Schwarz découvre en effet comment son grand-père Karl Schwarz a acheté à bas prix en 1938 l’entreprise familiale des Löbmann, des Juifs qui, presque tous, périrent à Auschwitz et, troublante coïncidence, dont l’un des enfants a d’ailleurs été raflé à la Maison d’Izieu à l’issue d’un parcours dramatique l’ayant conduit des rives du Rhin à celles du Rhône. Si l’essai est centré sur la question de l’occultation d’une part de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale tant en Allemagne qu’en France, l’ouvrage de cette journaliste se lit néanmoins comme un roman. Il constitue à ce titre une bonne approche de la problématique plus générale de toutes les failles mémorielles.

+ D’infos :

  • Dossier Klaus Barbie 1987, mémoire d’un procès par Bruno Berthier [cliquez ici]
  • Dossier Klaus Barbie, un enfant du fanatisme, par Jean-Olivier Viout [cliquez ici]
  • Dossier de presse de l’exposition présentée aux Archives départementales du Rhône en 2017-2018 à l’occasion du trentième anniversaire du « procès Barbie » [cliquez ici]
  • Entretiens avec Géraldine Schwarz autour de l’ouvrage Les amnésiques [ici] et [ici]

Photos [cliquez ici]